Artemisia testé pour soigner le Covid-19
Un dérivé de la plante Artemisia annua, également connu sous le nom d’absinthe douce, est utilisé depuis longtemps dans le traitement de la malaria. Les scientifiques allemands testent actuellement le potentiel de l’Artemisia contre le nouveau coronavirus « Covid-19 ».
Les chercheurs de » l’Institut Max Planck des Colloïdes et des Interfaces » de Potsdam (Allemagne) travaillent depuis des semaines. Ces scientifiques collaborent avec des chercheurs de » l’Université Libre » de Berlin et d’autres institutions. Afin de tester si l’extrait de la plante Artemisia annua et ses dérivés d’artémisinine pourraient éventuellement être utilisés pour lutter contre le Covid-19.
« Nous avons extrait des substances pures de la plante Artemisia et les avons combinées avec le virus ». A expliqué Peter Seeberger de l’Institut Max Planck, qui est co-responsable de l’étude avec le chimiste Kerry Gilmore.
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L’étude doit encore faire l’objet d’un examen par les pairs.
« Comme je travaille avec des combinaisons de plantes d’Artemisia, je connais très bien les activités intéressantes des plantes qui peuvent agir contre différentes maladies. Y compris toute une série de virus », a déclaré M. Seeberger.
Il a ajouté que c’est pourquoi il était logique pour lui et ses collègues d’étudier les effets possibles sur le Covid-19
Les plantes utilisées dans l’étude ont été cultivées dans l’État américain du Kentucky.
Des résultats surprenants de l’Artemisia
Les chercheurs ont découvert que les feuilles de l’extrait d’Artemisia présentaient une activité antivirale après avoir été extraites avec de l’éthanol pur ou de l’eau distillée.
L’activité antivirale augmentait considérablement lorsque l’extrait d’éthanol était combiné avec le café.
« J’ai été surpris que les extraits d’Artemisia fonctionnent beaucoup mieux en tant que dérivé, et que l’ajout de café augmente l’activité antivirale ». A déclaré Klaus Osterrieder, professeur de virologie à l’Université libre.
En avril, le président de Madagascar, Andry Rajoelina, a fait la promotion d’une concoction à base d’Artemisia Annua. Une plante produite dans le pays, appelée Covid-Organics.
Ce remède n’a cependant pas fait l’objet d’essais cliniques.
L’Organisation mondiale de la santé « recommande une extrême prudence face aux rapports vantant l’efficacité de tels produits ». L’OMS avertit également qu’il n’y a « aucune preuve suggérant que Covid-19 peut être prévenu ou traité avec des produits fabriqués à partir de matériel végétal à base d’Artemisia ».
Par contre il a été démontré dans plusieurs cas les effets bénéfiques de l’Artemisia sur le Covid-19. Avec toutes les contradictions de l’OMS peut-on encore faire confiance à cet organisme?
« Ces dernières semaines, on nous a demandé à maintes reprises de dire quelque chose sur Covid Organics. Nous avons essayé d’en obtenir », a déclaré M. Seeberger. « Malheureusement, nous n’avons pas pu obtenir d’échantillons. Je pense que c’est vraiment dommage. Si cela fonctionne vraiment, ce serait formidable de pouvoir le tester. Pour autant que nous sachions, il n’y a pas eu d’études scientifiques jusqu’à présent ».
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Importance des essais cliniques de l’Artemisia
Les extraits de plantes sont utilisés depuis longtemps dans différentes parties du monde pour traiter les maladies infectieuses.
L’armoise a traditionnellement été utilisée pour traiter la fièvre, et son dérivé, l’artémisinine. Il est maintenant utilisé comme base d’une thérapie combinée anti-paludisme utilisée avec succès. Ce traitement traite des millions d’adultes et d’enfants chaque année.
Le chimiste pharmaceutique et malariologue chinois Tu Youyou a découvert l’artémisinine en 1972 et a été le co-lauréat du prix Nobel de médecine en 2015 pour sa découverte.
En ce qui concerne le nouveau coronavirus, M. Seeberger avertit que les gens doivent être vigilants, compte tenu de la résistance croissante à l’Artemisia annua.
« Nous voudrions mettre en garde les personnes vivant dans des zones d’endémie du paludisme contre la prise de ces extraits », a-t-il déclaré. « Nous devrions vraiment attendre qu’il y ait des études cliniques contrôlées. »
L’Université du Kentucky est sur le point de commencer des études cliniques sur les effets de l’Artemisia annua combinée avec le café et le thé. L’efficacité de l’artésunate, un autre dérivé de la plante qui est utilisé pour traiter la malaria, sera également testée.
Les scientifiques mexicains sont également intéressés par la réalisation d’essais cliniques.
Seuls des tests en laboratoire et des résultats clairs permettront de déterminer si l’Artemisia annua peut être utilisée efficacement pour traiter le COVID-19.
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